Y a-t-il des gestes féminins et des mouvements masculins ? Des danseurs, des chorégraphes et des écoles défient de plus en plus les normes de genre très ancrées dans le milieu de la danse et qui ont eu pour effet d’exclure des membres de la communauté LGBTQ+.
Tous les dimanches, Nicholas Bellefleur donne des cours d’improvisation au studio Cas public, dans le Mile-End. Ces classes, ouvertes à tous types de corps, de capacités et de genres, sont peuplées de nombreuses personnes de la diversité sexuelle et de genre, professionnelles et non professionnelles.
[...]
Le milieu de la danse contemporaine, dans lequel il poursuit maintenant sa carrière, n’échappe pas non plus aux normes de genre. « Je me suis souvent fait dire : “Danse plus masculin.” Ça me faisait tellement mal. Ça voulait dire de me bomber le torse et de fermer les poings, de faire des mouvements plus rigides. Mais ça m’enlevait toute une panoplie de textures et de qualité de mouvement. Je me sentais brimé et c’était dommage non seulement pour moi, mais aussi pour l’oeuvre », explique Nicholas. L’artiste queer guide aujourd’hui les danseurs à exercer leur créativité pour développer des mouvements qui leur sont propres, en dehors de tout carcan de genre.
Compromettre son identité
Mara Dupas, artiste queer de danse contemporaine qui a effectué des études en ballet classique pendant le secondaire, n’avait jamais senti qu’il y avait un espace pour remettre en question les normes de genre au sein du ballet classique. « C’était juste : tu vas porter le tutu, le chignon, les pointes et si tu n’aimes pas ça, vas faire autre chose », se souvient Mara, qui a des origines martiniquaises.
Mara Dupas souligne par ailleurs que la fluidité des genres est explorée dans le travail de plusieurs chorégraphes et professeurs montréalais de plusieurs styles de danse différents, du tango queer au voguing de la danse urbaine, en passant par le contemporain. Son propre travail en est teinté. L’artiste espère que leur démarche ne sera pas diabolisée. « J’aimerais que la peur prenne moins de place dans les discours sur l’identité de genre, pour faire place à de l’ouverture. »...
Le porte-parole des danseurs, Nicholas Bellefleur, salue cette ouverture, mais demande au producteur et au diffuseur de s’engager davantage : « Ils veulent chérir les danseurs et danseuses, mais ils doivent le faire mieux. » À commencer sur le front des cachets.
Lui-même approché en mars dernier pour participer à la troisième saison, M. Bellefleur a vite déchanté. « L’offre ne prenait pas en compte la réalité financière précaire des artistes professionnels en danse », explique l’interprète, qui travaille depuis plus de 10 ans dans le milieu. « Je dois faire des choix quant à savoir si le contrat que j’accepte me permettra de manger et de payer mon loyer. C’est la base. »
Or, le contrat soumis par la production prévoyait un cachet de 200 $ par jour de tournage, mais seulement à partir de la deuxième phase des compétitions. « Il y avait donc trois journées de la phase 1 qui n’étaient pas du tout rémunérées. […] C’est inacceptable », déplore le danseur de 28 ans.
Sous-payé et sous-valorisé
Ébranlé par une offre qu’il jugeait « irrespectueuse », Nicholas Bellefleur a eu le réflexe d’exprimer sa frustration à la communauté de la danse, qui a vite fait corps avec lui.
Épaulée par un avocat, Janelle Hacault, une amie et collègue de M. Bellefleur, a écrit une lettre au Groupe Fair-Play, laquelle a été signée en quelques semaines par 195 professionnels de la danse, dont d’anciens participants à l’émission, comme Kyra Jean Green, Lauri-Ann Lauzon, du duo Kyô, ou encore le finaliste Charles-Alexis Desgagnés.
« On ne voulait pas les affronter, on voulait simplement collaborer, leur expliquer notre situation et préciser comment on aime fonctionner dans notre milieu », raconte Nicholas Bellefleur.
...
WARM UP
DANCE JAM
2016 - 2020
Événement mensuel avec l’intention de stimuler le mouvement créatif. Chaque édition se compose de configurations uniques: une évolution de lumières et accessoires avec lesquels vous est offert d’interagir tout au long de la soirée.
… le studio devient un terrain de jeu exploratoire !
1 X MOIS
ENTRÉE
PWYC / 5.00 $
APPORTEZ VOTRE BOISSON DE CHOIX
TERRASSE SUR LE TOÎT OUVERTE !
organisé par
NICHOLAS BELLEFLEUR
JONAH LESLIE
RODOLFO MORAGA
ISSAC KOJI ENDO
KYANA LYNE
Chaque édition développe une identité unique
grâce à des scénographies ludiques
et aux univers sonores de nos invité·es spéciaux
Honeydrip DJ
Aquaventure DJ
Simon Chioini DJ
Aquaventure DJ
Simon Chioini DJ
ARTISTE Jonathan Chomko
ARTISTE Probably Plastic
ARTISTE VISUEL Charline Dally
ARTISTE Probably Plastic
ARTISTE VISUEL Charline Dally