Le porte-parole des danseurs, Nicholas Bellefleur, salue cette ouverture, mais demande au producteur et au diffuseur de s’engager davantage : « Ils veulent chérir les danseurs et danseuses, mais ils doivent le faire mieux. » À commencer sur le front des cachets.
Lui-même approché en mars dernier pour participer à la troisième saison, M. Bellefleur a vite déchanté. « L’offre ne prenait pas en compte la réalité financière précaire des artistes professionnels en danse », explique l’interprète, qui travaille depuis plus de 10 ans dans le milieu. « Je dois faire des choix quant à savoir si le contrat que j’accepte me permettra de manger et de payer mon loyer. C’est la base. »
Or, le contrat soumis par la production prévoyait un cachet de 200 $ par jour de tournage, mais seulement à partir de la deuxième phase des compétitions. « Il y avait donc trois journées de la phase 1 qui n’étaient pas du tout rémunérées. […] C’est inacceptable », déplore le danseur de 28 ans.
Sous-payé et sous-valorisé
Ébranlé par une offre qu’il jugeait « irrespectueuse », Nicholas Bellefleur a eu le réflexe d’exprimer sa frustration à la communauté de la danse, qui a vite fait corps avec lui.
Épaulée par un avocat, Janelle Hacault, une amie et collègue de M. Bellefleur, a écrit une lettre au Groupe Fair-Play, laquelle a été signée en quelques semaines par 195 professionnels de la danse, dont d’anciens participants à l’émission, comme Kyra Jean Green, Lauri-Ann Lauzon, du duo Kyô, ou encore le finaliste Charles-Alexis Desgagnés.
« On ne voulait pas les affronter, on voulait simplement collaborer, leur expliquer notre situation et préciser comment on aime fonctionner dans notre milieu », raconte Nicholas Bellefleur.
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