Nicholas Bellefleur







À VENIR




23.05 - 08.06

PERFORMANCE

La nuit nous appartient — Festival Carrefour (QC) 

29.05 + 05.06

ATELIER

PRAXIS / proto studio (QC) 



01+08+15+22.06

CLASSE

LFDTCLASS / proto studio (QC) 




09-13.06

RÉSIDENCE

StoneBoat Arts Centre (ON)



29.06 

ATELIER

Écologies Déviantes — Festival Virage



04.07 

PERFORMANCE

Cabaret Extravaganza (QC)



10-18.07 

VISITE

Bühnen Ballet / Bern (CH)



19-25.07 

PERFORMANCE

Biennale di Venezia (IT) 



26.07-03.08  

VISITE

Marseille (FR)





RÉSIDENCE


Projet
COWORKER

INNOVATION / Danse À La Carte


(01+03.2025)



Danse-théâtre non-linéaire
Une part essentielle de ma démarche s’inscrit dans une dramaturgie non linéaire, inspirée autant par la science-fiction que par le réalisme magique. Je conçois d’abord mes œuvres à travers des personnages : je cherche à comprendre leur monde intérieur avant toute chose. Quels sont leurs gestes quotidiens, leurs hontes, leurs fantasmes, leurs contradictions ? Je pars de là. Puis, je prends soin de brouiller les pistes. J’aime tordre les images, injecter des ruptures, des glissements de sens, pour que la narration reste poreuse, ouverte à l’interprétation.


Au travail, Max est efficace, lisse, presque invisible. Il est de ceux qu’on remarque peu, mais qui absorbent tout. Il a un talent étrange pour deviner ce que veulent les autres. Il sait moduler sa voix pour rassurer. Son regard pour séduire. Son corps pour ne pas déranger. Il est élastique, adaptable, trop peut-être. Il donne l’impression de flotter dans son propre rôle, comme si son enveloppe était légèrement désynchronisée de son âme.

Le soir, Max ne parle à personne. Il rentre chez lui et se défait de sa cravate avec un geste lent, presque cérémonial. Il allume plusieurs écrans. Il regarde des vidéos de corps qui bougent — des chorégraphies, des visages, des jeux vidéo sexuels un peu cheap, des archives d’humanoïdes qui tentent de sourire. Il ne sait pas exactement ce qu’il cherche. Il veut être touché. Il veut se voir quelque part, mais nulle part il ne se reconnaît tout à fait.

Parfois, seul, il danse. Nu ou presque. Devant un miroir ou une caméra. C’est le seul moment où il cesse de performer quelqu’un. Il devient une créature douce, reptilienne, vibrante. Il ondule, tremble, s’effondre, se relève. Il expérimente des versions de lui-même qu’il n’a jamais osé montrer. Il effleure une puissance qu’il pressent, mais qu’il ne sait pas comment incarner dans le monde réel. Quelque chose en lui sait. Mais sa conscience n’est pas encore prête.

Max est un rêveur piégé dans un monde trop rationnel. Une antenne vivante dans un bureau mort. Un être en mutation. Il porte en lui la promesse d’un glitch. Un bug sacré. Une faille où peut passer la lumière.

« Y’a un endroit en moi qui ne dort jamais. Un endroit glitché. Comme un pixel coincé entre deux réalités. Je me surprends à rêver que je ne suis pas moi. Ou que je suis plus que moi. Une femme. Une bête. Un code. Quelque chose qui bouge comme l’eau, mais qui brûle comme un soleil noir.

Parfois j’me regarde dans le miroir, et j’me reconnais pas. Pas parce que je suis changé, mais parce que ce que je vois… c’est un rôle. Un costume. Et derrière, y’a quelqu’un qui attend.

Quelqu’un qui sait danser. Pas pour plaire. Mais pour survivre. Pour se rappeler qu’il est vivant. Pour se connecter à ce qui n’a pas de nom. Quelqu’un qui rêve de se désintégrer dans une lumière blanche et renaître, nu, criant, tremblant, désirant.

Des fois j’allume la caméra. Je me transforme. J’essaye. Je joue. Je triche. Je jouis pas, mais je frôle quelque chose d’important. Quelque chose de doux et dangereux. Une vérité que je pourrais jamais dire au bureau...

Est-ce que je suis en train de devenir quelque chose d’autre ? Ou est-ce que j’ai toujours été ça — et que j’ai juste jamais eu le courage de le montrer ?

Un jour, je vais disparaître en plein jour. Je vais cligner des yeux, et la lumière va changer. Le monde va glitcher avec moi. Et tout ce qui est trop lisse, trop propre, trop conforme... va fondre. »



— Ton collègue, Max 





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