18.04.2025
(en) Meat Factory: and why we need more spaces that don’t give a fuck.
Meat Factory is a space for raw performance that oozes from the twisted and urgent impulses of Evelynn Yan & Hannah Grove’s duo collective Primary Witness.
We need more spaces that don’t give a fuck.
Not because nothing matters — but because everything does, too much, all the time. Because the arts are drowning in approval-seeking, perfection, curation, and formatting. Because to make anything real, we first have to stop performing palatability.
We need spaces where things can rot, where nothing gets wrapped in grant-speak or professional gloss. Where the sweat hits the floor before the bio is written. Where someone sobs mid-score and someone else eats chips in a leotard and no one tries to fix it. Where we practice being with the trouble — with the mess, with each other, with what can’t be resolved in a funding cycle.
Meat Factory is one of those spaces.
It doesn’t give a fuck — in the most tender, rigorous, necessary way. It doesn’t give a fuck about your resumé. It doesn’t give a fuck about institutional timelines. It doesn’t give a fuck about art that can’t bleed.
But it does care — like ferociously. It cares about the immaterial stuff.
About presence. About bodies. About the unformed, the almost, the still-becoming. Raw experience.
It’s not anti-institution — it’s just not waiting around to be seen by it.
It’s already doing the thing.
It’s already making kin, not career.
Meat Factory is what happens when you stop applying and start showing up.
When Mommy’s not answering your calls, so you mother yourself with movement, noise, and ritual.
We need more of this.
More unpolished, sweaty, possibly uncomfortable, beautifully un-strategic spaces. Spaces that take art seriously enough to not sanitize it. Spaces that hold experimentation like a sacred animal — wild, half-domesticated, a little dangerous.
So no, we’re not being cute. We’re not building our brands. We’re composting them.
We need more spaces that don’t give a fuck —because there’s a whole generation of artists with too many ideas, too much feeling, and not enough places to be real.
Let’s stop waiting.
Let’s create.
For the sake of exploration.
For the sake of unknowing.
To trust and ride our impulses.
And experiment. Experiment. Experiment.
(fr) Meat Factory: et pourquoi on a besoin de plus de lieux qui s’en crissent.
Meat Factory est un espace de performance brute qui suinte des impulsions tordues et urgentes du duo collectif Primary Witness d'Evelynn Yan et Hannah Grove.On a besoin de plus d’espaces qui s’en crissent.
Pas parce que rien n’a d’importance — mais parce que tout en a, trop, tout le temps. Parce que les arts se noient dans la quête d’approbation, la perfection, la curation, le formatage. Parce que pour créer quelque chose de vrai, il faut d’abord arrêter de performer la désirabilité.
On a besoin d’espaces où les choses peuvent pourrir. Où rien ne se recouvre de langage de subvention ou de vernis professionnel. Où la sueur touche le sol avant que la bio soit écrite. Où quelqu’un pleure au milieu d’un show et quelqu’un d’autre mange des chips en justaucorps — et personne ne cherche à réparer ça.
Où on pratique le fait d’être avec le bordel — avec le chaos, avec les autres, avec ce qui ne se résout pas dans un cycle de financement.
Meat Factory est un de ces espaces.
Il s’en crisse — mais avec tendresse, rigueur, et nécessité. Y s’en crisse de ton CV. Y s’en crisse des délais institutionnels. Y s’en crisse de l’art qui ne saigne pas.
Mais il prend soin — avec une intensité féroce. Il prend soin de ce qu’on ne voit pas. De la présence. Des corps. De ce qui est informe, presque là, encore en train de devenir.
Ce n’est pas un espace contre les institutions — c’est juste un espace qui n’attend pas leur regard. Il est déjà en train de faire le travail. Il est déjà en train de tisser des liens — pas des carrières.
Meat Factory, c’est ce qui arrive quand tu arrêtes d’appliquer, et que tu te présentes. Quand Maman ne répond plus au téléphone, alors tu te maternes toi-même — par le mouvement, le déguisement, le bruit, le rituel.
On a besoin de plus d’espaces comme ça.
Des espaces bruts, en sueur, parfois inconfortables, magnifiquement non stratégiques.
Des espaces qui prennent l’art assez au sérieux pour ne pas le désinfecter.
Des espaces qui traitent l’expérimentation comme un animal sacré —
sauvage, semi-domestiqué, un peu dangereux.
Alors non, on n’essaie pas d’être cute.
On ne construit pas nos brands. On les composte.
On a besoin de plus d’espaces qui s’en crissent —
parce qu’il y a toute une génération d’artistes
pleine à craquer d’idées, de sentiments,
et qui manque cruellement d’endroits où les exprimer sans pudeur, où être vrai·e·s.
Arrêtons d’attendre.
Créons.
Pour l'exploration.
Pour l'ignorance.
Pour faire confiance à nos impulsions
Et les suivre.
Et expérimentons. Expérimentons. Expérimentons.
Meat Factory: Mommy (19.04.2025)
performance indisciplinaire